Après avoir avalé la côte ouest en une journée, nous atteignons le Cap d’Artrutx qui va nous ouvrir le chemin d’une très belle côte sud.

Il nous a fallu atteindre Cala de Son Vell pour enfin hisser nos kayaks à terre pour la nuit.

Nous sommes partis depuis plusieurs jours sans jamais avoir accès à l’eau douce (pas un seul cours d’eau ou filet d’eau en vue), ainsi les premières irritations de la peau font leur apparition au niveau des zones de frottement, siège et genoux. Avoir une pommade type Homéoplasmine® ou de la vaseline soulage et protège. Les conseils pratiques restent les mêmes partout en Méditerranée.

Les œdicnèmes se font encore entendre la nuit, il y a moins de rosée ce matin. Les randonneurs et joggeurs apparaissent dès le lever du jour, les voilà à la Platja de Son Saurer, une grande anse sableuse non urbanisée, propice au bivouac, et au mouillage des voiliers.

Les touristes sont en marche vers ces fameuses calanques tant convoitées : Cala en Turqueta, Cala Macarella, Cala Mitjana, Cala Trebaluger.

Mais le rêve s’arrête quand on ouvre les yeux, le plastique est présent dans les endroits plus reculés.

Il est nettoyé sur les plages par des petites mains qui passent tous les matins, et même sur l’eau avec des petites embarcations dédiées.

Le vent de SO est le bienvenu l’après-midi, il va nous aider à passer les longues zones urbanisées de Sant Tomàs et Son Bou, pour atteindre la Cala de Sant Llorenç, une petite grève de galets et de posidonie peu prisée.

Les hautes falaises calcaires qui s’ensuivent sont parsemées de figuiers de barbarie.

Elles nous mènent jusqu’à Cales Coves, une anse profonde dont les falaises sont percées de trous aux formes rectangulaires : ce sont d’anciennes nécropoles.

Plus loin, à Na Mola, nous débarquons sur des dalles rocheuses, où l’une de nos plus belles randonnée palmée nous sera offerte.

A midi nous ferons escale à Binibèquer Vell, construit à la fin des années 60 ce complexe de logements reproduit les techniques de construction de l’habitat traditionnel adapté au climat.

Avant de passer la Punta Prima, cap sur l’Isla del Aire pour une visite à terre. Un sentier permet d’atteindre le phare, où il est facile d’observer des lézards noirs, forme mélanique d’une espèce endémique à Minorque.

Pour enfin trouver un bivouac confortable, il faut poursuivre vers le nord jusqu’à Cala de Rafalet, juste après S’Algar. Au fond d’une petite crique rocheuse profonde et très protégée, on peut s’installer juste au dessus sur un vaste espace sous les arbres.
De là il nous reste peu de route pour retrouver l’entrée de la rade de Mahon, et la Cala Figuera nichée sur la rive droite.

C’est avec un petit pincement au cœur que l’on revient à terre après avoir parcouru 100 NM en 9 jours sur et sous l’eau !
Conclusion
La côte sud est bien différente de la côte nord, et malgré une urbanisation plus dense, elle recèle de très belles calanques à apprécier hors saison, séparées par des portions de falaises sauvages.

Liens utiles
- Cartes
- La Menorca tour and trail super durable waterproof map
- Le guide + carte aux éditions Triangle ou la carte seule (très bien faite)
- Vent : le modèle windfinder a plutôt très bien fonctionné. Windy offre de bonnes prévisions avec une cartographie élargie de la zone facile à lire, cependant avec une légère surestimation des forces de vent en côtier.
- Matériel : boutique d’équipement kayak à Es Grau, boutique pour les activités nautiques à Fornells
- Prestataires locaux
- Menorca en kayak : prestataire local qui propose la location de kayaks avec ou sans accompagnement
- Karetta Expeditions : randonnées accompagnées
- Prestataires français
- Tour intégral organisé par un guide français : Sport Kayak et Itinérances Kayak
A suivre : faune et espaces protégés à Minorque
