De la pointe sud de San Pietro, seulement 3 milles nous séparent de Isola di Sant’Antioco. Une escale au port de Calasetta, permet le ravitaillement en eau et une balade dans une jolie ville d’inspiration tunisienne.
Nous poursuivons jusqu’à la Spiaggia Grande, dernière escale avant les falaises de l’ouest, elle est fermée par la Punta Maggiore, site d’une « tonnara » (ancien lieu d’exploitation du thon).
Après la Punta Maggiore, cap au sud, il faudra parcourir 4 à 5 milles avant de pouvoir débarquer, à nous l’aventure !
Nous passons au feu Mangiabarche di Fuori. Ce feu blanc se détache de la côte et se voit loin, depuis San Pietro quand on fait la traversée.
Les falaises de l’ouest
Puis de belles falaises couleur chocolat se succèdent jusqu’à Punta Carogli.
Avec un petit vent arrière de nord, on met les voiles pour finir d’arriver à la Cala Lunga. C’est une grande échancrure sableuse peu profonde. Ce décor de rêve aux eaux turquoise accueille encore de nombreux baigneurs. Les vacances scolaires des italiens se prolongent jusqu’au 15 septembre. C’est le genre d’endroit à éviter absolument en juillet et août…
Au fond un petit terre-plein de sable nous offre un confortable bivouac. Ce soir, étonamment, les moustiques (les « zinzare ») sont rares, mais ce sont les nombreuses guêpes qui vont prendre le relais pour nous importuner pendant le repas.
Des calas convoitées
On poursuit jusqu’à Cala Sapone, une grande baie qui accueille un village vacances et un camping. Ce dernier permet de refaire le plein d’eau juste au dessus de la plage.
Le vent SO 5-6 Bft agite la mer et nous oblige à rester quelques heures en compagnie de ce « zen du bronzage ». Eh oui il n’a pas bougé d’un iota pendant des heures en plein soleil. Style « enfin les vacances, je veux dormir dormir dormir, avec mes chips et ma glacière, qu’on ne me dérange sous aucun prétexte ! »
On passe à proximité de la Piscina naturale Praneddas qui n’est autre qu’une zone protégée entre les rochers et qui n’est pas débarquable.
Enfin de magnifiques arches précèdent Porto Sciusciau où un bivouac est possible en l’absence de houle, mais sans confort.
Capo Sperone, le grand cap qui forme la pointe sud
La suite du parcours jusqu’à Capo Sperone est exceptionnelle. De belles falaises de poudingue mènent à ce grand cap du sud.
Derrière le cap, une grande baie offre plusieurs zones de bivouac possible, avec les montagnes en décor de fond et une belle vue sur l’îlot de la Vache.
Quelques criques de rêve apparaissent dans des écrins chauds de roche marron.
Enfin, la Cala Francese est une anse où les eaux, de bleu turquoise à bleu marine, se reflètent dans un bel environnement calcaire.
On continue sans bivouac possible avant Spiaggia Portixeddu Accuau, plage de galets que quelques visiteurs quittent en début de soirée, en même temps que le soleil. On comprendra vite pourquoi, tant l’invasion subite de moustiques nous oblige à nous réfugier sous la tente.
La suite du parcours aura pour point final le retour à notre voiture, à Portoscuso. On longe la côte jusqu’au port de Sant’Antioco, après être passés sous le pont qui relie l’île à la grande île de la Sardaigne.
Longer le port est un régal tant les nombreux bateaux de pêche et grandes plates en bois sont teintés de couleurs qui jouent avec la lumière.
Au port de Sant’Antioco, les mises à l’eau sont faciles et permettent d’accéder aux îlots de la Vacca, du Toro et du Vitello. De belles randos en perspectives vers des îles attirantes, mais probablement impossibles à débarquer…
Conclusion
Le tour de l’île de Sant’Antioco représente quelques 30 milles ! Il y a vraiment de quoi passer du temps dans cet ensemble qu’elle forme avec l’île de San Pietro : une belle zone de navigation, des côtes somptueuses et variées, de jolies villes et des ports accueillants. Mais une si belle zone est convoitée, il faudra donc choisir avec soin la période à laquelle on s’y rendra. L’été est à éviter, l’automne oblige à composer avec les zinzare, le printemps semble le plus opportun mais dans tous les cas c’est le vent qui aura le dernier mot…
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