Du projet à la réalité
Dans notre projet initial, nous avions envisagé de débarquer à Ajaccio et de rembarquer à Calvi après une itinérance de 11 jours de navigation en rase-caillou.
Il n’est pas si simple d’avoir les billets qui correspondent avec les dates de vacances, et dans les villes indiquées, que ce soit en Corse ou sur le continent (Nice), même en s’y prenant à l’avance.
D’autre part, être sans voiture en Corse c’est faire un pari très optimiste sur la météo. Après l’expérience que nous avons eue, nous n’avons pas regretté d’avoir notre voiture sur place, car nous n’aurions pas pu rejoindre notre ferry pour repartir. Merci à notre ami Laurent D. de Pagayeurs du Levant pour ses conseils éclairés.
Prévisions météo
En principe un bulletin météo est diffusé en continu sur le canal 79, mais en pratique nous ne l’avons jamais capté sur l’eau. La réception VHF est très difficile sur l’eau, à cause du relief probablement, et peut-être en raison d’une insuffisance de portée des émetteurs radio.
Le bulletin que nous avons capté facilement à terre est celui diffusé par radio Monaco sur le canal 24. Mais ce bulletin n’est actualisé qu’une fois par jour, à 9h. Comme la météo peut changer rapidement, la fiabilité est moyenne, voire carrément mauvaise quand on prend le bulletin le soir !
Dans les capitaineries la déception a été réelle, on ne peut guère compter sur un affichage actualisé.
L’idéal serait de pouvoir se connecter à Internet pour y prendre ses propres prévisions, ou à défaut se faire envoyer un bulletin par SMS par un ami avisé comme nous l’avons finalement fait, merci encore à Laurent D. !
Navigation
D’une façon générale il faut privilégier une navigation tôt le matin et en soirée. Le vent se lève presque toujours à 11h, pour se calmer à partir de 17h.
Sur la côte occidentale, la houle n’est freinée par aucun plateau continental, elle arrive dans des eaux profondes de 400 mètres à quelques encablures de la côte. C’est ainsi qu’elle vient directement s’écraser sur les falaises, qui à leur tour réfractent l’ondulation. Il s’en suit un clapot généralisé aux abords des falaises, encore plus marqué au niveau des pointes, ces fameuses puntas corses ! Attention également au déferlement qui peut se faire dans les deux sens, après réfraction la houle revient et déferle à nouveau sur les roches.
La vigilance doit être la plus grande quand la houle et le vent sont en sens opposés, la mer peut alors se creuser grandement avec des vagues pyramidales très inconfortables, en particulier au niveau des pointes !
Conclusion
La côte occidentale de la Corse est très exposée à la houle et la navigation n’y est pas facile s’il y a du vent. D’autre part les prévisions météo sont peu fiables quand on est dans une période de temps perturbé comme nous l’avons été. Il ne reste alors qu’à naviguer très tôt le matin si on veut avancer et accepter de rester bloqués parfois, ou alors à changer de côte avec un véhicule sur place !