Ambiance méditerranéenne ? Non, il s’agit bien de Belle-île en mer (56) en Bretagne sud.
Le symposium CK/mer a du être annulé comme toute autre activité en cette période de confinement. C’est un crève-cœur alors que nous nous réjouissions de retrouver nos amis kayakistes bretons.
Pour rêver un peu et s’oxygéner, alors que le printemps s’installe, voici le récit d’une virée de trois jours, les 20-21-22 mai 2019.
Une traversée agitée
Au départ de la Pointe du Conguel à Quiberon, il faut compter 3 à 4 h de pagaie pour atteindre la côte nord de Belle-île. Avec un fort coefficient de marée, la traversée s’est avérée agitée !
Le coeff est de 93, la houle annoncée de 0.5-1m et le vent 3-4 Bt d’ouest. Nous sommes à mi-marée descendante, avec du vent contre-courant, les vagues sont inconfortables sur les hauts fonds des Bancs de Taillefer.
De nombreux Puffins des anglais et Fous de Bassan sont en transit dans les parages. La mer se calme à l’approche de la côte nord de Belle-île qui nous accueille sur ses grandes plages de sable.
Après la Pointe de Kerdonis, l’anse sableuse de Port Andro dissimule un camping municipal en haut de plage.
Cette grande anse calme et propice à la baignade nous offre un bon moment de répit avant de reprendre notre route.
La côte sauvage
A partir de la Pointe du Skeul, nous entrons dans l’univers minéral sculpté par l’océan. Nous poursuivons jusqu’à la Pointe du Pouldon, où un petit port se niche au fond d’une longue échancrure.
Les ajoncs en fleurs embaument l’air tiède, et les asphodèles fleurissent sur leurs longues tiges.
En poursuivant le long de la côte sud découpée, on découvre de nombreuses criques, au sable couleur orangée.
Côte sauvage ouest
Nous atteignons la portion la plus célèbre de la côte sauvage. Au ras de l’eau, on mesure bien la hauteur des aiguilles de Port Coton.
Pour se reposer, la grande anse sableuse de Ster Vraz offre un abri sous les tamaris.
Vers la Pointe des Poulains
La dernière portion, qui mène à la fameuse pointe nord, offre un fabuleux parcours entre les rochers.
Pour faire escale aux Iles des Poulains, il faut contourner la pointe en se faufilant dans la passe au pied du phare. Là, une petite crique sableuse se dévoile aux kayakistes.
L’île des oiseaux
A l’intérieur de l’île au printemps, ce sont les faisans et coucous qui font l’ambiance. Sur la côte les fulmars nichent dans les falaises, dès la Pointe du Skeul, mais surtout sur la partie ouest de l’île. Sur l’eau, on entend le chant si particulier de l’huîtrier pie.
Cette année l’homme a fait silence, tout ce petit monde a une une paix royale en ces temps de confinement ! L’huîtrier pie doit bien rigoler et les goélands peuvent se reposer.
Conclusion
Notre retour se fera sur une mer d’huile ! Avec un coeff 80, à l’étale, et sans vent, la traversée est radicalement différente de celle vécue 2 jours plus tôt.
Avec cette chaleur presque estivale, nous avons largement profité des lumières, couleurs, odeurs, chants d’oiseaux et ambiance marine qui font de Belle-île une destination exceptionnelle en kayak de mer, qui plus est à basse saison !
De retour sur le continent, ce 22 mai 2019, nous avons fini la journée en fêtant les 80 ans d’Alice à qui ce bouquet printanier est destiné.
En savoir plus : La Bretagne sud en kayak de mer
A lire ou relire
Une virée à Belle-Ile peut se combiner avec la visite des îles alentour, Houat et Hoedic. C’est un grand espace de navigation qui s’offre au départ de la Presqu’île de Quiberon ou de la Presqu’île de Rhuys.
Houat, la carte postale
Randonnée autour de Houat en kayak et à pied, avril 2014
Hoedic, une virée en novembre,
au départ de la Presqu’île de Rhuys (56)
Un saut hivernal à la Teignouse
Au départ de Port Haliguen (Presqu’île de Quiberon), houle et oiseaux de mer dans la houle de janvier
La boucle « Isthme de Penthièvre – Houat »
Un isthme c’est la possibilité d’embarquer d’un côté, et de débarquer de l’autre…