15-16 mars 2014 – coeff. 80 – vent nord ouest 4 Bft – houle nord ouest 1m
Après les tempêtes…
Notre dernière visite remontait à novembre. Depuis, une succession interminable de dépressions et tempêtes est passée sur les îles. Dans quel état allons-nous retrouver l’archipel ? La topographie des lieux aura-t-elle changé et éventuellement ses courants ? Les phoques et les dauphins auront-ils modifié leurs habitudes ?
Toutes ces questions nous taraudent depuis un moment, nous surveillons la fenêtre météo. Enfin ce weekend de mi-mars est le 1er qui permet une escapade de 2 jours dans l’archipel. Le coefficient est important, 80, mais le peu de houle et de vent nous autorisent à nous y lancer.
Extrait carte SHOM 7148 Du Goulet de Brest à la Chaussée de Sein – 1:50000
Ile de Béniguet
Nous embarquons au Conquet, précisément à Pors Liogan pour descendre vers Béniguet avec la fin du jusant. Un bac d’une heure nous mène à la pointe sud de Béniguet, que l’on contourne par l’ouest pour rejoindre la grève nord ouest en fin de matinée.
On débarque et on traverse l’île pour pique-niquer à l’abri du vent sur la plage sud-est. Puis on démarre un tour à pied de l’île en direction de la pointe nord-est. Rapidement on découvre un dauphin échoué, puis plus loin une roussette desséchée.
Béniguet éventrée en 2 endroits
En progressant vers la pointe on constate une première plaie béante : l’île a été totalement éventrée par les vagues qui ont arasé la digue de galets. La mer a pénétré quasiment jusque de l’autre côté, laissant derrière son passage des monceaux d’algues et de déchets divers, ainsi qu’un grand loch bien rempli.
Bouée arrachée à un pétrolier de 130 m de long, sous pavillon maltais
On continue et on découvre un autre endroit où l’île a encore été éventrée de la sorte, il n’en manque plus beaucoup pour que Béniguet fasse 2 îles, pour qu’elle aussi ait son lédénes… ?
L’île est envahie par les goélands qui, déjà, commencent à faire les nids. Notre tour s’achève par une belle récolte de bouées de chalut, colorées et de différentes formes.
La fréquentation de Béniguet est règlementée : le tour de la partie nord de l’île est permise à marée basse par l’estran, il prend une grosse heure. Quant à la traversée de l’ile à pied, elle se fait au niveau du chemin autorisé sous les maisons.
Ile de Quéménès
On en repart pour rejoindre Quéménès après des bacs successifs via Morgol puis Litiri. Le jusant est bien installé et les courants font sentir leur puissance à coeff. 80.
Les phoques gris se prélassent
Nous rendons visite aux habitants de Quéménès, Soizic et David et leurs enfants dans leur ferme auberge, et tous leurs autres petits compagnons. Ils profitent encore de leur tranquillité avant que la saison d’accueil ne redémarre début avril.
Gaston et Cie (manquent les oies, les brebis et les agneaux) – photo Didier B.
Ile de Trielen
Notre prochaine île à visiter est Trielen. Un long bac en début de montante, avec un cap sur Ar Serrou, nous mène à la pointe sud-ouest de Trielen, que l’on contourne pour accoster sur son unique plage à l’ouest.
Là aussi, les grèves de galets ont été chamboulées.
Haut de plage érodé par les tempêtes
Un tour de la partie ouest de l’île nous fait découvrir de nombreux filets de pêche qui sont de vrais sacs de nœuds, qui emprisonnent des petits flotteurs. Aussi des casiers sont éparpillés sur les grèves, dont plusieurs octogonaux pour la pêche au homard.
Casiers et filets nombreux sur les grèves
On aperçoit une bande de grands dauphins dans la Passe de la Chimère, ils sont toujours bien dans l’archipel !
On termine par un pique-nique à l’abri du vent contre un mur de pierres sèches recouvert de lichen.
Cap à l’Est
De Trielen on traverse la Chimère pour rejoindre la pointe ouest de Quéménès.
On est prêts à rentrer, cap au 90 sur la balise du Grand Courleau, avec la fin de la montante. Un petit vent de nord, nord-est nous pousse vers la Grande Vinotière. Puis le jusant nous porte vers Pors Liogan.
Les lieux étaient particulièrement calmes ce weekend, les bateau ne sont pas encore sortis et les navettes pour les îles sont rares. Nous avons apprécié notre solitude dans le chenal du Four, à l’aller comme au retour.
Même avec un ciel gris, chère Iroise tu m’es apparue bleue, merci d’être si belle ! 🙂