Ecosse Ouest (2) : Les Treshnish

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Macareux moine, le « petit frère de l’arctique »

Le lundi 26 mai en début d’après-midi, alors que nous avons quitté la maison en Bretagne sud le vendredi soir, nous sommes fin prêts pour notre 1ère navigation en Écosse. Nous allons commencer par une traversée de 8 milles nautiques.

A l’île de Coll

Nous sommes sur l’île de Coll sur laquelle nous avons débarqué en ferry avec nos kayaks chargés, parés pour une randonnée itinérante de 12 jours qui doit nous ramener à notre voiture à Oban.

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Squelette de baleine, os de la mâchoire grands comme moi !

A la cale du ferry, un gros requin pèlerin s’alimente, nous espérons bien le retrouver en kayak dès que nous serons sur l’eau. En attendant, il nous faut charioter nos kayaks 1 km plus loin, vers le plus proche point d’embarquement possible. Nous passons par l’unique village de Coll, Arinagour, un charme fou règne ici dans cette ambiance calme et chaude, eh oui ! 😉

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Mike en route pour le tour de Coll et Tiree

Nous faisons le pique-nique à proximité d’un squelette de baleine, pendant que Mike, le kayakiste écossais rencontré sur le ferry, nous quitte pour faire le tour de Coll et Tiree sur la semaine.

A peine embarqués, nous observons des phoques gris qui se prélassent sur les rochers alentours,

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Phoques gris à Coll

Nous filons vers la cale du ferry en espérant y retrouver le requin pèlerin. Hélas, il n’est plus visible. On nous a dit qu’il était facile d’en observer dans les environs et on se dit que ce n’est que partie remise. On y a souvent pensé pendant notre séjour, on l’a souvent cherché, mais nous ne l’avons pas revu…

En route vers les Treshnish

On longe la côte sud-ouest de Coll sur 3 milles avant de traverser. On est déjà attirés vers le large par le souffle d’un petit rorqual bleu de l’atlantique (baleine de 10 mètres) qui marsouine à 200 mètres. C’est parti, cap sur les Treshnish, l’aventure commence !

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Cétacés et oiseaux de mer nous attirent vers le large

Nous pagayons pendant 2h30, accompagnés par des guillemots, de Troïl et à miroir, le temps chaud et calme nous surprend.

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Guillemots de Troïl

Nous avons prévu d’arriver à Lunga à marée haute pour un débarquement plus facile sur les galets.

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Archipel des Treshnish, Lunga et îles du nord

En fin de journée nous nous installons, tente et tarp, pour 2 nuits. Tardivement le soir, nous partons explorer Lunga, alors désertée par les visiteurs venus en bateau navette ou à voilier.

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Point de débarquement unique au nord de Lunga

Lunga, la magnifique

Un sentier escarpé nous fait grimper sur une pelouse en corniche qui abrite une colonie de macareux. La vision de ce magnifique spectacle m’émeut beaucoup, ce sentier en pelouse est de toute beauté, et ses habitants colorés ne le sont pas moins.

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Macareux paré de ses couleurs nuptiales

Nous continuons à longer le sentier en surplomb de la falaise de Lunga, rencontrons les fulmars boréaux, les grands corbeaux, et finalement un peu plus loin, un choc m’attend : une colonie de guillemots de Troïl est installée sur un îlot rocheux.

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Colonie de guillemots de Troïl

La grande colonie est à nos pieds, bruyante et fourmillante d’activité. Les guillemots couvent leur unique œuf bleu entre leurs pattes. Nous avons hâte de faire le tour de cet îlot le lendemain en kayak.

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Guillemots de Troïl de la forme dite bridée, ou à lunettes

Nous rentrons vers notre campement éclairés par de magnifiques lumières de coucher de soleil, vers 22h30.

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L’île aux guillemots

Debout depuis 5 h à Oban pour prendre notre ferry pour Coll, après une journée exceptionnelle, nous plongeons dans un lourd repos, juste troublé par les cris des puffins des anglais et des huitriers pie.

Les îles du nord

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Notre 1er bivouac en Ecosse dans un p’tit coin de paradis

Le lendemain, nous laissons notre campement en place et partons explorer les environs en kayak. D’abord nous faisons le tour de Lunga et commençons par aller au pied de la colonie de guillemots.

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Une passe extraordinaire…

La passe est praticable à marée haute entre l’îlot et la falaise, c’est la plus extraordinaire passe à kayak que j’ai empruntée, au cœur même des colonies de guillemots et de mouettes tridactyles, quelle ambiance !

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Radeau d’alcidés (macareux, pingouins et guillemots)

Nous contournons Lunga par le sud puis remontons vers les îles du nord, Fladda et les Cairns. On entend les phoques sur les rochers nord-ouest.

L’est de Fladda n’est pas débarquable à marée basse en raison de l’omniprésence de gros blocs, on continue pour débarquer au nord-ouest de Cairn na burgh mor.

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Débarquement face à Cairn na burgh beg

Le chant puissant et mécanique d’un râle des genêts nous surprend, et nous grimpons sur la terrasse de l’île : une installation solaire y fait fonctionner un feu la nuit.

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Feu 3 éclats sur Cairn na burgh mor

Au retour, à l’ouest de Fladda, on découvre une belle plage qui débarque à toute heure. Cette île est le territoire des grands labbes.

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Le grand labbe

La balade du soir sur la corniche aux macareux s’impose encore, on en profite au maximum, le soir venu nous sommes seuls sur l’île… Les cormorans huppés nichent ici et là, on entend même un océanite tempête émettre son ronronnement, caché dans des blocs rocheux.

Les îles du sud

Le lendemain matin on va quitter cette Lunga qui nous a tant émerveillés pour rejoindre l’île de Staffa qui s’avère tout aussi prometteuse. On met le cap sur les îles du sud, les Bac. Le Dutchman’s Cap nous intrigue depuis notre arrivée dans l’archipel, et c’est avec une grande curiosité que nous partons ce matin.

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En route vers Bac Mor ou Dutchman’s Cap

En route, des quantités de méduses se déploient dans les eaux fraiches et transparentes, les macareux et les guillemots nous accompagnent, l’ambiance est toujours aussi calme. Il n’y a personne dans les environs, le silence règne.

Le Dutchman’s Cap s’avère être une forteresse imprenable, il n’y a aucune possibilité de débarquement, la côte rocheuse est un champ de blocs. Nous apercevons encore des grands labbes sur le plateau au dessus de la falaise, puis le chant d’un plongeon imbrin nous charme, et enfin nous rencontrons une belle bande de phoques gris avant de mettre les voiles vers Staffa.

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Phoques gris de Dutchman’s Cap

Nous avons conscience d’avoir eu beaucoup de chance d’explorer tout l’archipel des Treshnish dans d’aussi bonnes conditions, permettant le rase-caillou.

Les Treshnish en pratique

A Lunga il n’y a qu’un seul point de débarquement et bivouac : au nord. Nous y étions au moment de gros coefficients, les gros galets glissant rendent les portages très délicats à marée basse. Les meilleurs moments pour profiter de l’île sont le matin et en soirée, quand les visiteurs en bateau sont repartis.

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Falaises de Lunga

Un autre bivouac est possible dans l’archipel, et chariotable sur du sable quelque soit l’heure de marée : à l’ouest de Fladda. L’inconvénient est de pas pouvoir profiter de Lunga hors des « heures de pointe ».

Voir la carte au 1/25 000 (zoom level 3) sur Streetmap

Conclusion

Cet archipel est absolument exceptionnel et vaut, à lui seul, un déplacement en Écosse, il était notre objectif principal. Nous avons eu la chance d’avoir une météo exceptionnelle la 1ère semaine et nous en avons donc profité pour filer tout de suite sur les Treshnish.

A suivre : d’autres belles surprises nous attendent, la prochaine est Staffa

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Le macareux moine couve son unique œuf dans son terrier

2 réflexions sur « Ecosse Ouest (2) : Les Treshnish »

  1. Ben

    Bonjour,
    Je me régale en voyant vos photos et notamment celles d’oiseaux . Je débute le kayak et je me rends compte que j’ai de grosses lacunes en ornithologie. Connaissez vous un ouvrage en particulier que vous pourriez recommander? Quel type d’appareil utilisez-vous en navigation? Merci, et bravo.
    Bonne continuation.

    Ben

  2. MALTHIEUX

    Bonjour Ben

    Pour l’ornitho le meilleur ouvrage du moment, à mon avis, c’est « le guide ornitho » chez Delachaux et Niestlé.
    Pour la photo j’utilise un Lumix FZ 150. mais ce n’est pas du tout un appareil étanche. je le garde dans la capuche ou bien dans la trappe de jour et par mer trop agitée il y reste .

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