Texte : Laurent Malthieux
La saison de reproduction est largement terminée à cette époque de l’année (août) et certains migrateurs, telles les sternes arctiques, ont déjà déserté les lieux.
Les anatidés (canards et oies) sont abondants avec une grande diversité d’espèces.
Eider à duvet
L’espèce phare de la Scandinavie, à savoir l’Eider à duvet (Somateria mollissima) est ici omniprésente, en particulier sur la première partie du parcours. La récolte de son précieux duvet sur les nids a encore lieu dans certains sites norvégiens, mais de manière anecdotique.
Eider à duvet, jeunes de l’année
Les innombrables ilots bas à végétation rase qui parsèment la côte lui offrent une multitude de possibilités de nidification. Nous aurons vu beaucoup de jeunes et femelles ainsi que quelques mâles en plumage d’éclipse.
Le plumage d’éclipse est un plumage plus mimétique, proche de celui des femelles, porté par les mâles en fin de saison de reproduction, à l’époque où la mue de toutes leurs plumes de vol (rémiges primaires) leur coupe toute possibilité de décollage.
Harle huppé
Le Harle huppé (Mergus serrator) est aussi abondant et facile à observer. De grands groupes familiaux (femelles avec jeunes) sont encore visibles ainsi que des groupes d’adultes.
Nous avons eu la chance d’observer un groupe d’une quinzaine d’adultes chassant les petits poissons dans une anse sableuse. Les oiseaux, en formation de battue, rabattaient littéralement les poissons dans le fond de l’anse avant de se jeter dessus comme des torpilles.
Bernaches nonettes
La Bernache nonette (Branta leucopsis) est une petite oie noire et blanche très photogénique. Les populations nicheuses se répartissent entre l’Est du groenland, le Svalbard et la Sibérie occidentale. Depuis les années 80, une population s’est établie dans les ilots de la mer baltique puis sur ces archipels du sud Norvégien.
Nous avons pu observer des familles (souvent le couple et 4 jeunes) très fréquemment sur notre première partie de parcours.
Bernaches nonettes, deux adultes
Bernaches nonettes : adultes et jeunes, noter la coloration plus grisâtre du masque facial de ces derniers.
Oies cendrées
Enfin l’Oie cendrée (Anser anser) est bien présente et facile à observer, à l’image de cet individu, sauvage mais peu farouche, observé à Homborsund fyr.
Goélands
Tous ces ilots sont aussi largement habités par les goélands qui nichent ici en grande quantité : goélands argentés, bruns, marins et cendrés (Larus canus).
Un bon nombre d’ilots sont classés en réserve (débarquement interdit du 15 avril au 15 juillet, bivouac interdit en tous temps) afin d’assurer, entre autres, le succès de reproduction de ce petit goéland.
Panneau de réserve naturelle
Limicoles
Les limicoles sont aussi bien représentés, d’autant que la migration est largement entamée, et une grande diversité d’espèces fréquente les rivages tant rocheux que sableux. Chevaliers, courlis et bécasseaux se laissent observer à loisir.
Corneilles mantelées
Ah oui, la corneille ici elle est Mantelée, pas noire……
Mammifères
Comparativement à l’Ecosse et au regard de la grande richesse piscicole, les mamifères marins sont trop peu présents.
Nous avons pu observer le phoque veau-marin (Phoca vitulina) à trois reprises uniquement, un groupe d’une quinzaine d’animaux, puis un individu isolé et farouche par deux fois. Le phoque à été longtemps chassé en Norvège et le reste encore sous conditions, d’où le faible nombre d’animaux.
Groupe de Phoques veau-marin au reposoir
Noter les narines accolées du veau-marin, chez le phoque gris elles sont espacées.
Un groupe de trois marsouins a eu la bonne idée de marsouiner davant nos kayaks à la sortie du fjord de Kristiansand.
Le vison d’amérique (Neovison vison), introduit aussi ici comme dans toute l’Europe du nord-ouest, est largement présent et se laisse fréquemment observer.
Enfin, comment ne pas citer l’Elan (Alces alces), l’un des plus gros mammifères terrestres d’Europe !
Bon, l’eau salée c’est pas trop son truc, alors le seul qu’on a pu observer, c’est celui des bords de route… 😉