Terre-Neuve, Notre-Dame Bay : Change Islands

« Vent debout » le long de Bacalhao island, à la recherche d’un débarquement

Après une boucle en kayak autour des îles Twillingate, nous poursuivons la découverte de la partie Est de Notre-Dame Bay.

Récit d’une boucle de 6 jours, du 26 juin au 01 juillet 2022 : de Port Albert vers Change islands, puis Bacalhao island, et retour par le Dildo run.

Carte umap, itinéraire de Port Albert à Change islands et retour par le Dildo run

Jour 1 : de Port Albert à Change islands

Nous partons de Port Albert où nous avons pu dénicher, tout au fond du port, l’une des rares cales de mise à l’eau du secteur. La navigation le long de Hare island est agréable, jalonnée de petites cabanes de chasse et d’amoncellements de vieux casiers en bois, abandonnés sur les grèves.

L’archipel Des Farewell Duck islands est un petit bijou qui cache un coyote, la seule observation que nous aurons la chance d’effectuer.

Mi-loup, mi-renard : le coyote de Farewell Duck islands

Une petite traversée nous porte vers Change Islands dont la côte Est s’avère assez plate, avec des grèves dont l’accès est bloqué par des blocs. La remontée de cette côte est peu intéressante.

Il faut attendre l’arrivée dans le Change islands Tickle (passage) pour trouver un paysage attrayant. La petite communauté est implantée sur les deux rives du Tickle, déroulant ses charmantes maisons colorées et leurs pontons bois.

Change islands tickle : implantation du village principal de Change sur les deux rives

Le petit archipel d’îlots au Nord Est de Change islands est somptueux et abrite un site de bivouac parfait, sur l’îlot Mathison.

Ilot Mathison, bivouac au milieu d’un archipel rocheux

La nature nous y offre une belle soirée près du feu, face à Fogo island et la mer du Labrador.

Coucher de soleil sur Bacalhao island, au fond

Nos observations aux jumelles nous tiraillent entre l’envie de traverser vers Fogo island et celle de découvrir la majestueuse Bacalhao Island. La météo n’est pas favorable sur plusieurs jours pour aller vers Fogo island. Une île qui, pourtant, mériterait le détour, et même le tour complet, et pour lequel il faudrait consacrer une semaine.

Observation de Fogo island depuis l’îlot Mathison

La direction du vent annoncée pour les jours suivants et le temps dont nous disposons nous décident à revenir à l’ouest, vers une zone plus abritée.

Jour 2 : de l’îlot Mathison à Pike’s arm

Bacalhao island

Nous virons le nord de Change Island et mettons le cap sur la mystérieuse Bacalhao island ! Pourrons-nous y faire escale ? Rien n’est moins sûr, tant elle semble rocheuse et escarpée.

Traversée à la voile vers Bacalhao island

Arrivés sur sa côte sud-est, le vent forcit, par effet de marée et de relief. Alors qu’aucune grève abordable ne s’est dessinée à notre regard, nous décidons de poursuivre vers le phare. C’est alors que se révèle un étroit passage vers une grève bien dissimulée, au bord de laquelle se cache une cabane abandonnée.

Débarquement bien abrité sur la côte Est de Bacalhao

Un tour sur les hauteurs révèle de grands espaces de roches et végétation basse, ce qui change des forêts de sapins partout présentes. La cabane a encore une habitante : la loutre qui y laisse de nombreuses épreintes et y trouve un nid douillet !

Bacalhao island, un petit air alpin

Concernant les côtes de Bacalhao, l’imagerie satellite montre un bon site de débarquement du côté Nord, moitié Ouest. Sur l’île toute proche de Berry island on voit aussi un très beau site de débarquement côté Nord-ouest.

Nous pagayons jusque sous le phare de Bacalhao. L’île et son phare bicolore tiennent leur nom d’un assemblage de « bacalao », la morue en espagnol, et « bacalhau » en portugais. Les eaux alentours en étaient remplies au moment de leur découverte par les explorateurs !

Départ de Bacalhao, sous petite voile par 5 Bft

Pike’s Arm

Nous traversons vers Herring Island, avant la renverse de marée qui va générer une mer agitée, en « vent-contre courant ». Nous espérons pouvoir trouver un bivouac au fond de Pike’s Arm, car les côtes rocheuses environnantes ne nous laissent entrevoir aucune possibilité.

Cependant la remontée de Pike’s Arm face au vent SO se révèle ardue, il y a un effet « couloir d’accélération » du vent dans les fjords dont il faut se méfier. Nous trouvons une première belle grève, mais elle occupée par les pygargues et un jeune au nid !

Jeune pygargue à l’aire, Pike’s arm

Nous continuons vers le fond du fjord où une grève étroite mais bien abritée, suffira à notre bivouac.

Bivouac à Pike’s arm

Jour 3 : à terre. Visite de Pike’s arm

Aujourd’hui vent 7 beaufort annoncé, nous restons à terre. Pike’s arm est doté d’un petit sentier aménagé menant à un beau panoramique, avec espaces pique-nique et toilettes sèches.

Baleines et icebergs, la promesse du panoramique

La vue depuis la terrasse sommitale porte de Twillingate jusqu’à Change islands.

Vue sur le Pike’s arm

Probablement un très bon site d’observation des baleines (plus tard en saison, fin juillet) et des icebergs (plus tôt en saison) !

Panorama sur les hauteurs de Pike’s arm

De chaque côté du hameau, des baies bien abritées recèlent de nombreuses îles et îlots. Un pont permet de passer du côté ouest (Toogood arm) et d’y trouver de bons sites de bivouac. De là, il est encore possible de rejoindre Salt harbour puis vers Twillingate via Upper gut arm et Gut Tickle. Possibilité fort attrayante que nous n’avions pas perçue à la lecture de la carte.

Balade à terre au fond de Pike’s arm
Tout le charme des petits hameaux côtiers. Une croix basque sur le cabanon

Dans le hameau, un habitant nous dit apercevoir régulièrement la loutre, même en journée, sous sa maison. Effectivement cette zone est bien marquée, avec de nombreuses épreintes sur la grève, hélas, pas de chance, la bête est toujours invisible…

Jour 4 : de Pike’s arm vers le Dildo run

Côte ouest de New world island

Côte ouest de New world island

Après ce jour à terre, nous repartons pour longer la côte ouest de New world island, jusqu’au Dildo run. Une première pause sur Jack’s Island, très rocheuse, nous permet de constater que l’endroit n’est pas favorable au bivouac, en plus les moustiques y sont nombreux !

Les tas de casiers à homard en bois stockés sur les rochers sont omniprésents, de même que les casiers mouillés.

Casiers à homard stockés sur les rochers

Le parcours côtier à suivre est plutôt monotone, le relief est assez bas, globalement couvert de forêt d’épinettes noires. Là encore, pygargues et balbuzards abondent et les indices de présence de la loutre aussi.

Les observations d’élan (orignal) que nous avions espérées, dans cette zone retirée, n’auront pas lieu. Cependant, ses crottes, omniprésentes attestent bien de sa présence.

Crottes d’élan

A la porte du Dildo run

La journée s’achève à l’entrée du Dildo run avec la découverte d’une petite île idéale à bivouaquer : plage de sable noir, baie peu profonde pour la baignade, un petit bois abritant une pelouse pour la tente, et même un reposoir de pygargue !

Chaleur d’une plage de sable noir

Alors que nous arrivons à marée basse, nous décelons un beau gisement de myes communes. Ce bivalve vit en importantes colonies et s’enfonce plus profondément dans le sable que la palourde.

Récolte de myes, de quoi agrémenter le repas du soir

Cet environnement, combiné à la chaleur pour une baignade et un beau coucher de soleil, nous font ressentir le privilège de profiter d’un moment paradisiaque !

Un bivouac 5 étoiles sur une petite île sans nom, une « île paradis » !

Petite ombre au tableau : nous entendons un bruit de moteur qui ronronne derrière Dunnage island, jusque tard en soirée. S’agit-il d’une exploitation forestière, ou bien de travaux ? Pourtant la carte n’indique pas de présence humaine sur cette grande île boisée. Demain, nous partons à la découverte du Dildo run, nous devrions comprendre d’où vient ce bruit de fond…

A suivre : Notre-Dame Bay : Dildo run

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